Quand on devient parent, on se retrouve confronté tôt ou tard à la résistance de nos enfants devant une règle qu’on énonce comme une évidence, mais qui, souvent, n’est pas suivie d’effet… « Nooon, j’ai pas envie ! » » Arrête de toucher à ça ! » « Mais je te dis de ne pas le faire ! » » Allez, maintenant ça suffit, tu me casses les oreilles ! »

Poser des limites à son enfant peut vite devenir un challenge de tous les jours. J’ai rencontré récemment un papa qui ne voulait pas mettre en colère son fils. Il ne supportait pas de voir son fils déçu ou mécontent. De ce fait, il faisait tout pour le satisfaire, lui épargnant toute frustration, le laissant libre de toute règle. L’enfant avait 5 ans, et ce papa était déjà bien dépassé par la situation et cet enfant qui ne supportait pas la moindre limite à ses désirs.
Poser des limites à son enfant est une nécessité si on veut vivre ensemble dans la joie et non sous la contrainte de devoir à n’importe quel moment interrompre son activité pour répondre à une exigence d’un enfant sans limites. La parentalité vise à répondre aux besoins de chacun, pas à sacrifier le parent à l’enfant 🙂
Établir des règles fait partie de la vie en société : les enfants, très jeunes n’ont de cesse de se fixer eux-mêmes des règles du jeu « Alors, on dirait que tu ferais comme ci et que moi je ferais comme ça ! » Trop mignons lorsqu’on les entend jouer… Les règles rassurent, fixent un cadre défini à l’avance.
Poser des limites est plus facile que de poser des interdits.
Pourquoi ?
Pour un enfant, les interdits sont plus compliqués à appréhender car leur cerveau ne leur permet pas encore de comprendre la négation. « Réfléchir à CE QUE JE NE DOIS PAS FAIRE » est une épreuve intellectuelle qui nécessite une plus grande maturité (au-delà de 6 ans).
C’est pourquoi il est préférable de s’exprimer devant les enfants en :
- leur indiquant positivement ce que nous attendons d’eux « Marche lentement » ou « Reste à côté de moi » au lieu de « Je ne veux pas que tu cours »
- en utilisant des règles : « La règle quand on rentre dans la maison est de retirer nos chaussures »
Ces deux principes paraissent peut-être évidents sur le papier mais leur application concrète est loin de l’être !
Bref, simplifions-nous la vie et orientons notre attention sur l’élaboration de ces règles car elles représentent un précieux outil éducatif pour peu qu’elles soient établies en collaboration avec l’enfant.
Pour qu’elle fonctionne, une règle doit être :
Claire – Concrète – Constante – Cohérente et Conséquente. On peut retenir LA REGLE DES 5C.

1) La règle doit être CLAIRE
Adaptez vos phrases à l’âge de l’enfant afin qu’il n’y ait pas de place à l’interprétation. Vous pouvez aussi employer des dessins ou schémas.
2) La règle doit être CONCRÈTE
Expliquez le comportement attendu, non le comportement à éviter.
Par exemple : quand on dit « Ne tape pas » l’enfant comprend « Tape ». Mieux vaut dire : « Stop. Les mains sont faites pour caresser. »
Les lecteurs de cet article ont aussi aimé : « Range ta chambre »
3) La règle doit être CONSTANTE
Ne faites pas varier les règles et leurs conséquences selon votre humeur.
4) La règle doit être COHÉRENTE
Adaptez-les en fonction de l’âge et des capacités de votre enfant et veillez à ce que tout le monde applique ces règles (y compris les adultes donc). En matière d’éducation, rien ne vaut l’exemple 🙂
5) La règle doit être CONSÉQUENTE
Si une règle est transgressée, les conséquences doivent être liées au comportement indésirable (il ne s’agit pas de punitions mais de conséquences logiques). N’assimilez pas votre enfant à ses actes (donc supprimez : il a menti : c’est un menteur / il a tapé : il est méchant) et aidez-le à assumer ses responsabilités, à comprendre son erreur et à se corriger. Il est toujours bon de montrer qu’il peut y avoir réparation (au minimum, en s’excusant).
Chez nous, suivre poser des limites respectueuses de chacun en 5C nous permet d’éviter bien des conflits 🙂 Et vous comment posez-vous le cadre avec vos enfants ? Partagez tout ça dans les commentaires ci-dessous.
Pour aller plus loin : Mon enfant a du caractère, Marina Failliot-Laloux – Poser des limites à son enfant, Catherine Dumonteil,-Kremer
Merci d'avoir lu cet article !
Pour recevoir les prochains articles, vidéos et le livre
Les 5 habitudes qui vont changer votre vie de parent, dites-moi juste où je peux vous envoyer tout ça !
4 commentaires sur “Poser des limites à son enfant”
Merci ! Tellement évident à la lecture, mais le nez dans le guidon la première réaction n’est pas toujours la plus appropriée.
En plein dedans avec numéro 2 qui a 3 ans 1/2… C’est extrêmement fatigant de prendre sur soi en permanence. Mais il faut garder le cap et ne pas flancher, l’occasion serait trop belle.
ça c’est intéressant et pas long à lire
Sympa les 5 C, j’en prends note. C’est un bon moyen mnémotechnique ! Le plus compliqué reste de réussir à y penser quand on est dans le feu de l’action !! Merci en tous cas pour cet article !